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15 septembre 2013

Ilo Ilo

Une nounou face à la crise


Ilo Ilo : Photo

Le film mérite bien sa caméra d'or. Cadrages et points de vue audacieux : l'oeil s'embue lorsque le poussin, depuis son carton,observe sa nouvelle famille humaine. Jeux de floutages, selon le tour de prise de parole. La caméra vit, bouge, stagne avec les personnages.

Comme si nous la tenions, nous suivons les pérégrinations d'une famille singapourienne. Jiale, l'enfant unique, mène la vie dure à son entourage. Et, tout particulièrement à sa nouvelle nounou, Teresa. Laquelle a quitté son pays, les Philippines, et son fils, pour gagner de l'argent. L'agitation de Jiale n'est que le symptôme du mal-être familial. Sa mère passe ses journées à rédiger des lettres de licenciement. Son père, de son côté, se fait lui-même virer. Jiale fait du bruit pour ne pas entendre ses parents se disputer, éluder les mauvaises nouvelles. Sa nounou lui apporte l'attention que ses parents oublient de lui vouer.

Si, sur le papier, l'histoire nous fait craindre une emphase de sentiments. Il n'en est rien sur l'écran. La relation entre l'enfant et la nourrice se nouent subtilement. Dans le silence des gestes, la tendresse, l'amour, ne sont que suggérés. Mais pas moins émouvants. En outre, le réalisateur, Anthony Chen nous rappelle que cette situation naît dans, et de par, un contexte socio-économique  de crise.

Comment faire quand la machine économique s'enraye ? Chacun tente de se réfugier dans ce que propose la société moderne : bourse, pour le père, secte, pour la mère, loto, pour le fils, catholicisme et travail, pour la nounou. Mais cela ne marche pas. Ce ne sont que des artefacts, des illusions. Qui, au mieux n'arrangent rien, au pire, aggravent les problèmes. Même l'amour, qui fait pourtant office de baume, en subit les conséquences.

 

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