La mort du roi Tsongor

La mort du roi Tsongor ressuscite la tragédie

Quel bonheur de retrouver tous les ingrédients d'une bonne tragédie antique ! Mais l'auteur, Laurent Gaudé, à trop vouloir respecter le genre, perd en fluidité

Dans l'Afrique Ancestrale, la fille du roi Tsongor est promise à un beau mariage. Mais le passé, fait de promesses et de pacte, va ressurgir. Tout bouleverser. Comme dans toute tragédie, le destin de cette famille, sous la coupe d'une malédiction, va vers le pire. Mort, guerre, trahison, fratricide, destruction. Le texte, avec ses phrases courtes, ses images, ses sonorités, pourrait être déclamé. Comme un chant plaintif qui sortirai d'un choeur. Sur le devant d'une scène antique.

Néanmoins, le tragique devient parfois prétexte à l'exercice de style. La lourdeur, la mort, la nuit, le silence, surplombent et plombent le texte. Le rythme saccadé et les répétitions finissent par fatiguer. Heureusement, les magnifiques descriptions de combat, la richesse de l'histoire et des personnages, rattrappent de loin ces excès de zèle.